Réaliser un bilan de compétences est une démarche précieuse pour faire le point sur votre carrière, identifier vos compétences et explorer de nouvelles perspectives professionnelles. Cependant, comme pour toute formation, la question du financement est essentielle. Heureusement, plusieurs dispositifs sont disponibles pour financer tout ou partie de votre bilan de compétences. Cet article vous explique en détail les différentes options et met en lumière la nouvelle règle du reste à charge de 100 € pour les utilisateurs du Compte Personnel de Formation (CPF).
1. Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Le CPF est l’un des moyens les plus courants pour financer un bilan de compétences. Chaque salarié ou demandeur d’emploi cumule des droits à la formation tout au long de sa carrière, calculés en euros. Vous pouvez consulter votre solde CPF directement sur le site ou l’application MonCompteFormation.
Comment ça marche ? Si vous avez suffisamment de crédits CPF pour couvrir l'intégralité du coût du bilan de compétences, vous pouvez le financer entièrement via cette plateforme. Toutefois, une nouveauté importante a été introduite : même si votre solde CPF couvre 100 % du coût, vous devrez désormais payer un reste à charge de 100 €.
2. Qu'est-ce que le reste à charge de 100 € ?
Depuis mai 2024, une nouvelle règle impose aux utilisateurs du CPF un reste à charge de 100 € lorsqu'ils financent leur bilan de compétences. Ce montant doit être réglé directement auprès de l’organisme de formation, même si votre compte CPF dispose d’un solde suffisant pour couvrir la totalité des frais.
Pourquoi cette mesure a-t-elle été mise en place ? Cette contribution a été instaurée pour responsabiliser les utilisateurs et encourager une utilisation plus réfléchie des crédits CPF. Elle vise à limiter les abus et à garantir que les formations choisies répondent à des besoins réels et pertinents.
Exceptions : Certaines catégories de personnes peuvent être exonérées de ce reste à charge, notamment les demandeurs d'emploi et les personnes en situation de handicap. Ces exceptions visent à garantir un accès équitable à la formation pour ceux qui en ont le plus besoin.
3. Le financement par l'employeur (Plan de Développement des Compétences)
Si vous êtes salarié, vous pouvez demander à votre employeur de financer votre bilan de compétences dans le cadre du Plan de Développement des Compétences. Ce dispositif permet à l’entreprise de prendre en charge la formation de ses collaborateurs.
Avantages :
Votre employeur peut financer totalement ou partiellement le bilan.
Le bilan peut être réalisé pendant vos heures de travail, avec maintien de votre rémunération, ou en dehors de vos horaires habituels selon un accord.
Comment faire la demande ? Vous devez en discuter avec votre service des ressources humaines ou votre manager. Ils peuvent également vous informer des démarches à suivre pour intégrer le bilan de compétences dans votre parcours professionnel.
4. Le Congé de Bilan de Compétences (CBC)
Le Congé de Bilan de Compétences (CBC) est une autre option, destinée aux salariés qui souhaitent s’absenter de leur poste pour réaliser un bilan de compétences. Il vous permet de maintenir votre rémunération pendant la durée du bilan, tout en ayant du temps dédié à cette démarche.
Conditions :
Vous devez justifier d’au moins 5 ans d’activité professionnelle, dont 12 mois dans l’entreprise actuelle.
Vous devez faire une demande écrite à votre employeur au moins 60 jours avant la date prévue du bilan.
Financement : Le CBC est souvent financé par l'employeur ou par un Opérateur de Compétences (OPCO), un organisme qui aide au financement de la formation continue.
5. Le financement par Pôle emploi
Si vous êtes en recherche d’emploi, vous pouvez bénéficier d’une prise en charge par Pôle emploi. Dans ce cadre, c’est l’Aide Individuelle à la Formation (AIF) qui peut financer tout ou partie de votre bilan de compétences.
Étapes à suivre :
Discutez de votre projet avec votre conseiller Pôle emploi lors d’un entretien.
Si le projet est validé, votre conseiller pourra activer l’AIF pour couvrir les frais du bilan.
Pas de reste à charge pour les demandeurs d’emploi : Les demandeurs d’emploi sont souvent exonérés du reste à charge de 100 €, sous réserve d’acceptation par Pôle emploi.
6. Autofinancement
Enfin, si vous ne pouvez pas bénéficier des dispositifs précédents ou si vous préférez garder une démarche totalement personnelle, il est possible de financer votre bilan de compétences sur vos fonds propres. Le coût d’un bilan varie généralement entre 1 500 € et 3 000 €, selon l’organisme choisi et la durée du bilan.
Facilités de paiement : De nombreux organismes proposent des facilités de paiement pour vous aider à étaler les frais sur plusieurs mois.
Conclusion : Quelle option choisir pour financer votre bilan de compétences ?
Il existe plusieurs solutions pour financer un bilan de compétences, adaptées à chaque situation professionnelle. Que vous soyez salarié, demandeur d’emploi ou travailleur indépendant, le CPF reste l’option la plus simple et la plus accessible.
Toutefois, le reste à charge de 100 € impose une contribution personnelle qui renforce l’engagement dans cette démarche.
Avant de vous lancer, n’oubliez pas de consulter vos droits sur le site https://www.moncompteformation.gouv.fr/espace-prive/html/#/, et d’échanger avec votre employeur ou votre conseiller Pôle emploi pour déterminer la meilleure option de financement pour vous. Quelle que soit la solution choisie, le bilan de compétences reste un investissement précieux pour votre avenir professionnel.
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